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D’où vient le yoga ?

Cet article est consacré à la traduction libre du texte de James Mallinson Yoga and Religion, issu d’une conférence sur le yoga moderne donnée à Londres le 12 mars 2013. J’ai pu omettre volontairement certains passages mais grosso modo cela suit l’article en anglais avec l’idée principale pour moi qui est que le yoga a de nombreuses sources liées à l’histoire et à la variété des religions / évolutions philosophico-spirituelles de l’Inde. Notre hatha yoga moderne est en fait un métissage de pratiques anciennes ascétiques (non védiques) et de pratiques tantriques médiévales. Il a été plus ou moins adopté (récupéré ? ) par l’orthodoxie brahmanique. En tout cas il en ressort que le yoga est pour tous-tes et qu’il n’est pas besoin de croire en une quelconque divinité pour pratiquer. La pratique étant ce sur quoi s’appuyer et ce qui nous amène éventuellement quelque part…

Nathalie

Ce texte date du 8 mai 2013 et est visible dans sa version originale via le lien

La pratique du yoga aux Etats-Unis n’a cessé de croître ; le yoga est devenu une véritable industrie venant poser problème, de par sa connotation spirituelle, à l’introduction du yoga dans certaines écoles catholiques. Qui plus est, la paternité et la propriété du yoga se voient maintenant revendiquées par des Américains hindous. La question qui se pose véritablement est de savoir si le yoga est hindou et qui a le droit ou pas de le pratiquer. 

 Le hathayoga qui met l’accent sur l’aspect physique et dont le yoga moderne est largement inspiré, s’est constitué principalement entre le 11ème et le 15ème siècle. Les récents scandales sexuels autour du yoga ne sont pas surprenants étant donné que le yoga a pu être selon certaines traditions un culte sexuel. 

Voir à ce propos l’article.

Mais ces aspects historiques ne sont que peu étudiés. En effet, les trois textes qui reviennent toujours comme références du hathayoga furent choisis arbitrairement au 19ème siècle et donnent du yoga un point de vue limité. Il s’agit de laŚivasaṃhitā, la Haṭhayogapradīpikā et la Gheraṇḍasaṃhitā. 

Ce qu’il apparaît aujourd’hui suite à l’étude d’autres corpus de textes est une origine double du hathayoga. La premièreest présente avant l’ère commune (avant J-C), au sein des fameuses épopées sanskrites que sont le Mahābhārata et le Rāmāyaṇa ainsi qu’au sein de textes bouddhistes (canon Pali) et de récits rapportés par l’entourage d’Alexandre Le Grand. Cette tradition source est largement représentée par des ascètes adoptant des postures difficiles, tenues parfois très longtemps ainsi que des rétentions du souffle et des mudrās. Le but de ces pratiques était de calmer l’esprit et d’accroître la quantité d’énergie liée à l’ascèse. Appelée tapas, cette énergie, associée au célibat, était supposée apporter des pouvoirs surnaturels et libérer du cycle des renaissances.

Battle at Lanka, Ramayana, Udaipur, 1649-53
Battle at Lanka, Ramayana, Udaipur, 1649-53

La deuxième, formalisée entre 1000 et 1500 après J-C provient d’écoles tantriques associées de manière erronée à des pratiques sexuelles qui furent toujours relativement minoritaires. Durant les 9ème et 10ème siècles, certaines traditions tantriques développèrent diverses techniques de visualisation d’une énergie féminine appelée kundalini enroulée à la base de la colonne vertébrale et censée se déployer le long de la colonne à travers les cakras pour s’unir dans la tête à une divinité masculine. 

 Ces visualisations tantriques associées aux pratiques physiques des ascètes se combinèrent au sein du hathayogaLes pratiquants restent malgré tout des ascètes célibataires. Leurs enseignements transmis oralement de maître (guru) à élève. La tradition la plus ancienne remonte à plus de 2000 ans et les descriptions trouvées de ces pratiques sont issues d’étrangers. Le corpus hathayoguique en lui-même date des 11ème et 12ème siècles. Les pratiques les plus ardues pour entretenir le tapas restent un enseignement oral et l’enseignement de la tradition ascétique au sein des textes sanskrits avait pour but d’amener la pratique vers un public plus large et de l’adapter aux « pères de famille ». 

 De la même manière, la tradition tantrique du premier millénaire composée de différentes « sectes » accessible après une initiation donnée par un guru, comprenait des visualisations spécifiques, la répétition de mantras et l’utilisation de diagrammes rituels secrets : les mandalas. Ces caractéristiques rituelles spécifiques sont omises des textes de hatha yoga du 2ème millénaire afin de rendre les enseignements ouverts à tous. 

Au 13ème siècle en Inde, de nombreuses traditions religieuses cohabitent et le yoga se veut ouvert à tous y compris ceux qui n’y consacrent pas toute leur vie et y compris même ceux considérés comme athées (carvaka). Seule compte la pratique. Les textes sanskrits sont écrits par des hommes (des brahmanes), peu de choses concernent directement les femmes. Cependant certaines références montrent que des femmes aussi pratiquaient le yoga. La Haṭhayogapradīpikā est le texte le plus « inclusif », le yoga s’adressant aussi aux personnes âgées et aux infirmes. Ses enseignements ne reflètent aucune tradition en particulier, il n’y est fait aucune mention de mantrasmandalas, d’initiation et pas même des cakras.Le système des cakras, aujourd’hui universellement accepté et connu n’est pas mentionné pour ne pas trahir un héritage tantrique trop évident. 

By Unknown author – virasana/8gHAsMrw4u3BGQ — Google Arts & Culture, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=109360464

 L’universalisme du hathayoga signifiait donc qu’il pouvait être adopté par n’importe quelle tradition religieuse et adapté aux fins de celle-ci ; ce qui a pu parfois impliquer paradoxalement le déni de son universalité… Les techniques du yoga se rencontrent donc au sein de textes jaïnistes et bouddhistes. La Śivasaṃhitāun des derniers textes parmi ceux du corpus hathayoguique précoce, enseigne le yoga selon une tradition tantrique spécifique incluant des mantras secrets. Dans le même temps, le yoga est aussi devenu populaire auprès des musulmans indiens tout d’abord grâce à l’interaction entre des soufis et des yogis ascétiques. 

Par la suite apparaissent des textes non sanskrits, en arabe, perse, turc, ourdou comme le Bahr al-HayātOcean of Life (Océan de vie) manuscrit illustré publié en 1602 qui montre des peintures de postures Āsanas non assises. Ces ouvrages furent diffusés dans le monde musulman par des nobles et continuent aujourd’hui d’être utilisés au sein des ordres soufis. 

Il est donc clair que lors de sa période de « codification, le hathayoga est perçu comme pouvant être pratiqué par quiconque. 

 Mais le yoga est-il hindou ? Avant de répondre à cette question il faut préciser que le mot « hindou » lui-même est problématique. En effet, ce terme a d’abord été utilisé par des étrangers pour désigner les habitants de la région du fleuve Indus. Sa signification religieuse est apparue plus tard avec deux origines possibles : 

  • la religion immémoriale indienne ou sanātana dharma
  • invention des colons anglais

La vérité doit se trouver quelque part entre ces deux acceptions étant certain qu’il n’y a jamais eu un ensemble organisé appelé « hindouisme » à côté du bouddhisme et du jaïnisme. La / les religion(s) indienne(s) a /ont toujours compté un grand nombre de points de vue différents. 

Lorsqu’une telle fiction (unité de l’hindouisme) est proposée, elle fait en général référence aux traditions védiques et brahmaniques. Mais si nous regardons l’histoire précoce du yoga nous constatons que celui-ci est apparu en dehors de ces traditions

 Le terme « yoga » en tant que moyen de salut (sotériologie) apparaît tout d’abord dans des textes brahmaniques datant des derniers siècles avant J.C pour décrire les pratiques d’ascètes non brahmanes. Leurs pratiques yoguiques sont considérées aujourd’hui comme l’un des traits caractéristiques de l’hindouisme mais l’origine de ces pratiques se trouve en dehors des traditions védiques et brahmaniques. Cette origine se trouve en fait chez les ascètes de la région à l’est d’Allahabad dans le nord de l’Inde connue comme le royaume de Magadha. De cette origine ressortent les pratiques du végétarianisme et de la renonciation. Mais peut-être que les concepts les plus associés à l’hindouisme sont ceux de karma et de renaissance que l’on ne trouve pas dans les textes védiques mais qui furent adoptés assez tôt dans la religion brahmanique. 

 L’indicateur le plus connu de l’adoption du yoga par l’orthodoxie brahmanique est le texte de Patajanli Yogasūtra datant du 4ème siècle qui enseigne une méthode sotériologique basée sur l’apaisement du mental par la méditation et le contrôle du souffle mais aucune des techniques physiques du hathayoga. De même que les méthodes sotériologiques appelées yoga dans les premiers textes sanskrits, les enseignements des Yogasūtra tirent leur origine de traditions non brahmaniques comme le bouddhisme. Mais même avec la composition des Yogasūtra, le yoga  ne fut pas accepté par les traditions brahmaniques les plus orthodoxes, et n’a pas cherché à l’être. Dans les Sāṃkhyakārikā (autour du 5ème siècle),la philosophie du yoga et son système associé le Sāṃkhya, s’oppose à la religion védique brahmanique du fait des sacrifices animaux de celle-ci. 

 Les défenseurs d’un hindouisme brahmanique immémorial, s’appuient souvent sur les six supposés classiques darśanas dont l’un se trouve être le yoga. Mais le yoga n’apparaît pas dans les listes des darśanas avant le 12ème siècle avec le Sarva-Siddhānta-Saṅgrahaḥ. Le yoga n’est alors qu’un système métaphysique et une méthode de méditation. Les techniques physiques du hathayoga étaient alors toujours mises de côté par les milieux brahmaniques orthodoxes comme elles l’ont été pendant plus d’un millénaire. Dans la bhagavad-gītā, qui date des premiers siècles de l’ère commune Krishna rejette les pratiques physiques ascétiques comme étant de l’ordre de la frime. Ce n’est qu’avec la composition des premiers textes sanskrits du corpus hathayoguique que les pratiques physiques commencèrent à intégrer le courant du yoga. 

 Après l’universalisation des enseignements du hathayoga entre les 11ème et 15ème siècles, ses pratiques commencèrent définir le yoga orthodoxe qui allait lui-même devenir pour l’élite intellectuelle du moins, la méthode sotériologique indienne dominante ; au sein de la population générale cela devint la bhakti (dévotion). Dans les siècles qui suivirent cette période de formation, les techniques du hathayoga se mêlèrent aux méthodes yoguiques basées sur la méditation déjà adoptées par la tradition brahmanique notamment au sein des textes « Upanishads du Yoga » aux 16ème et 17ème siècle. Contrairement aux distinctions modernes proposées par Swami Vivekananda et d’autres, entre un rājayoga mental et un hathayoga physique qui lui serait inférieur, dans l’Inde médiévale classique, le hathayoga était perçu intégralement comme le yoga classique de Patanjali. Les méthodes du yoga se mêlèrent également à la philosophie du Vedanta dont l’Advaïta ou « non-dualité », reflétant la trajectoire du yoga, devenait la philosophie dominante de « l’hindouisme » émergent. Cette combinaison d’Advaita et de yoga est devenue la pierre angulaire de la sanātana dharma que les défenseurs de l’hindouisme clament aujourd’hui comme étant son essence originelle. 

 En somme, bien que le yoga dans sa version hatha ou méthode physique et difficile soit devenu une part du courant hindouiste dans la période médiévale, il n’en a pas toujours été ainsi et le proclamer comme un élément clé d’une tradition hindoue immémoriale démontre une connaissance pauvre de l’histoire religieuse indienne. 

 Une question peut-être plus pertinente pour les pratiquants de yoga moderne que celle de savoir si le yoga est ou n’est pas hindou (surtout à la lumière des recherches actuelles qui montrent que les techniques modernes du yoga sont tirées d’un grand nombre de traditions), serait de savoir si ces pratiques s’enracinent dans un système métaphysique qui pourrait constituer les principes d’autres systèmes religieux. A première vue il semble que oui : les textes font part d’une croyance dans les principes de la réincarnation et ses corollaires, la libération du cycle des renaissances ; la pratique du yoga étant parfois considérée comme le fruit des bonnes actions accomplies dans les vies passées et ayant pour but la libération ultime. Mais, comme mentionné plus tôt, le premier texte à enseigner le hathayoga précise que le yoga fonctionne aussi pour les athées, qui ne croient pas au karma ou à la réincarnation. Le Saradatilaka un ouvrage tantrique moderne dans lequel sont inclus des enseignements de hathayoga, ouvre son chapitre final avec la liste de quatre définitions opposées de la métaphysique du yoga. Il n’en privilégie aucune mais encourage simplement à la pratique du yoga, l’implication étant que quel que soit votre objectif métaphysique, le yoga vous y amènera. 

Yogini, India, Uttar Pradesh, Kannauj, first half of the 11th century, sandstone, 86.4 x 43.8 x 24.8 cm.
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Formation à l’enseignement du yoga

Une formation originale et certifiante qui vise à développer votre propre voie-x d’enseignement dans le respect du yoga et des personnes.

La formation à l’enseignement du yoga à L’Atelier se décline de 2 manières : 

  • une version “courte” sur 12 mois: les bases de l’enseignement du yoga
  • une version “longue” sur 16 mois: Enseigner la transmission du yoga (CP FFP) en partenariat avec la fédération nationale des professeurs de yoga FNPY et incluant la formation à l’enseignement de la pratique en pré et post natal et la formation Lignes de Souffle proposant des liens pertinents entre le yoga et la danse contemporaine. 

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Formation à l’enseignement du yoga

>> A L’Atelier d’avril 2023 à mai 2024 pour la formation de base

La formation à l’enseignement du Yoga que je vous propose est une approche ouverte qui vous amène vers la rencontre de ce qu’est pour vous le Yoga. Au travers de la posture, du souffle, de la conscience, de la connaissance, vous cheminez vers votre propre enseignement.  Nathalie

Calendrier

Contenus détaillés

Référentiel/Organisation de la formation

Yoga

Kapalabathi ou “nettoyage du crâne”

Cet article constitue un rappel, résumé de pratique expliquée et expérimentée en cours; il ne vise pas à permettre une pratique isolée et autonome à des personnes débutantes. La pratique du yoga doit selon nous s’effectuer avec un- e professeur -e enseignant avec discernement, précision, humilité et enthousiasme.

Kapalabathi est une pratique yoguique qui s’apparente à un pranayama c’est à dire une pratique respiratoire visant à réguler le prana ou énergie vitale et aussi à un kriya, c’est à dire un nettoyage.

De quel nettoyage s’agit-il ? Et bien la pratique consiste à expirer de manière brève et percussive, sans penser à inspirer entre (cela se fait tout seul). Donc c’est une pratique expiratoire, donc c’est une pratique qui va permettre une meilleure oxygénation, qui va éclaircir le mental, le calmer, le clarifier. Nous insistons comme toujours sur la nécessité d’une écoute à ses propres sensations, la forme de “l’exercice” une fois comprise devra être appropriée à chacun-e ou plutôt chacun-e devra se l’approprier. En somme kapalabathi peut être plus ou moins vigoureux (en terme de puissance expiratoire) et plus ou moins long.

Pour débuter, après une inspiration plus ample on expirera de 20 à 25 fois par le nez avant de rester un temps à vide et après avoir “verrouillé” la racine (mula bandha) et la gorge (jalandhara bandha) (à pratiquer en amont). On pourra recommencer 3 cycles intercalés par de courtes pauses.

Comme il s’agit d’expirer plus ou moins vigoureusement selon notre ressenti, expérience, moment de la journée (attention cette pratique de manière vigoureuse est déconseillée en début de grossesse) on veillera à expirer correctement c’est à dire à ne pas pousser le ventre vers l’extérieur et le périnée vers le bas.

Nous conseillons de placer une main sur le bas ventre au début pour sentir la contraction vers l’intérieur et vers le haut des muscles abdominaux, à partir du plancher pelvien. Il s’agit de vérifier que l’expiration n’est pas “à l’envers” (le CO2 sort par le nez, il n’y a rien à pousser en bas). Il va de soi que la colonne vertébrale doit être allongée sans tension. Le corps est détendu, ancré au sol et légèrement “aspiré” vers le haut (à pratiquer en amont).

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Mon chemin vers le Yoga …

Le yoga est à la mode, les offres de cours et de formations sont pléthore.

Une manière de répondre peut-être à cette angoisse, à cette souffrance constitutive de l’humain; un désir d’évolution, une nécessité de changement (si difficile à installer) dans nos modes actuels d’être, de vie, de relation; un besoin de retour à soi et la recherche d’un essentiel

C’est bien ou pas … ? Il semblerait malgré tout que nous n’ayons jamais eu tant besoin de modifier nos habitudes, on dirait “élever” nos consciences (mais j’aime pas trop car cela donne une hiérarchie), j’aime mieux ( c’est sans doute ma sensibilité de danseuse “horizontale”): ouvrir en nous et autour de nous des espaces de possibles, accueillir le nouveau …

Le Yoga c’est vrai, peut être un formidable outil d’évolution; cela m’a permis à moi il y a 14 ans de calmer cette agitation tourbillonnante, de revivifier ma créativité, de me réconcilier avec la danse, de trouver mon souffle …

J’ai commencé le Yoga alors enceinte de mon deuxième enfant, je me suis aventurée intuitivement vers ce cours de Yoga et méditation pour femmes enceintes. Postures, pranayama, méditation et Yoga Nidra, j’ai eu la chance de trouver un cours “complet” qui m’a permis de toucher du doigt le Yoga.

J’ai continué. J’ai été surprise par moment de pouvoir m’arrêter, de m’asseoir pour juste observer l’activité mentale, mon souffle, mes émotions, cette oppression thoracique… Je me suis dit : mais que dirait … si l’on me voyait là assise en groupe “à ne rien faire” alors que mon mari s’occupe des enfants … et j’ai commencé à entrevoir mes fabuleux conditionnements.

Plus tard, alors que je donnais jusqu’à 7h de cours de danse le mercredi j’ai pu me “nettoyer”, le jeudi soir de toutes les fatigues physiques et mentales… peu à peu je suis entrée en contact avec des plans plus subtils de mon être, j’ai pu ressentir et dialoguer avec mes flux d’énergie.

Je ne souhaitais pas enseigner le Yoga alors, je sentais bien tout le chemin, l’ampleur de la pratique la nécessaire découverte progressive de tous ces pans de mon être.

En 2015 alors gérante de L’Atelier Pilates et toujours pratiquante j’ai souhaité commencer à me former à l’enseignement. Je suis allée d’abord chez Bernadette de Gasquet à Paris, le corps physique, la biomécanique, le placement, voilà qui me parlait en tant que danseuse et prof de danse, la formation s’est étalée sur un an à raison de 3 modules de 3 jours chacun. Puis l’ENPY pendant 3 ans où je me plonge avec délectation, en plus de la pratique posturale douce et attentionnée, dans la philosophie indienne, les racines du yoga, complexes car bien transformées par tous les métissages. Trois ans de partage avec un groupe soudé et bienveillant qui se terminent avec un cadeau inattendu de la vie : un 3ème bébé.

Je me tourne ou re-tourne ensuite vers le Yoga Nidra qui me ressource complètement et m’amène à explorer l’épaisseur des champs de conscience. Je pratique avec Mathieu, Micheline Flak et me forme pendant deux ans avec Christian Tikhomirov.

J’ai continué à me former auprès de Blandine Calais Germain, je reviens au corps physique … le yoga c’est entre autres, des allers retours vers ces différents corps qui s’interpénètrent , ces différents états de conscience.

Je suis sensible à un Yoga que l’on dit “tantrique”, qui ne renie pas le corps ni les émotions mais en fait des outils de connaissance. Je trouve beaucoup d’inspiration dans les écrits de Colette Poggi, David Dubois et les traductions des poètes- philosophes du sivaïsme du Cachemire. Le yoga ouvre un espace, nous ouvre à l’espace et c’est d’une saveur que ne pouvons que souhaiter toucher du doigt.

Alors oui le Yoga est un chemin ou un espace … comme la vie, comme la danse avec laquelle tisser des liens, des Lignes de Souffle

Yoga, Yoga Nidra

Yoga Nidra, qu’est-ce que c’est ?

Un article, digeste je l’espère, sur cette belle pratique qu’est Yoga Nidra. Je vous invite bien sûr à partager et à commenter cet article en fonction de vos ressentis de pratique éventuellement ou de vos questionnements si vous êtes novice. Bonne lecture !

Nathalie

Yoga nidra à L’Atelier les mardis à 13h à partir du 13 septembre.

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Yoga et Danse Contemporaine

>> Le cours de Yoga et Danse Contemporaine à L’Atelier c’est le Lundi soir à 19h30 à partir du 20 septembre.
Venez découvrir le cours la semaine du 6 septembre avec le pass découverte/stage rentrée.

Que fait-on au juste dans ce cours ?

Nous recherchons l’état de Yoga dans la danse, c’est à dire que les propositions alternent entre immobilité et mouvement dans un souci de ressenti et d’écoute. L’immobilité n’est jamais passive, elle porte en germe tout un potentiel de vie et de mouvement que nous actualisons plus ou moins dans l’espace. Nous pratiquons des assises, des relaxations profondes, des postures, dans le respect d’un placement corporel au plus juste selon chacun.

Ces postures peuvent s’enchaîner en utilisant des fondamentaux de la danse contemporaine comme le poids (élan, suspension, relâcher …), l’espace (tracé de lignes …, le temps ( ralentis, accélérations, pause …).

Nous pratiquons aussi beaucoup à partir d’explorations guidées sur différents thèmes en lien avec la danse et ses fondamentaux ou avec la philosophie du yoga. Cet aspect de la pratique nous permet de nous relier à la spontanéité du présent et développer conscience et créativité en lien avec ce que nous sommes, tout simplement.

Est-ce que je peux participer si je n’ai jamais fait de danse ou de yoga ?

Oui, ce cours est ouvert à toute personne attirée, intéressée par le Yoga et par la Danse contemporaine; par les liens que l’on peut tisser entre ces deux pratiques; la démarche est pédagogique et progressive pour permettre à tout un chacun de construire son rapport au corps, à l’espace intérieur et à l’espace extérieur.

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Lignes de Souffle /Yoga et Danse

Prochaine formation Lignes de Souffle Yoga et Danse contemporaine les 4,5 et 6 juin, 15,16, 17 octobre et 20 novembre 2021.

6 modules et un module bilan /validation pour explorer les liens que l’on peut faire entre ces deux pratiques et proposer des séances spécifiques.

>>Renseignements Formation

Nathalie Pompele, formatrice, danseuse de formation a dansé à la fois dans le milieu de la danse contemporaine et dans l’univers du cabaret, elle s’est formée comme professeur de danse, de Pilates, de Yoga à l’institut de Gasquet, avec Christian Tikhomiroff en Yoga Nidra et avec l’ENPY aujourd’hui partenaire de la formation Lignes de Souffle.

“Danseuse de formation, à la fois cabaret /divertissement et danse dite d’expression, recherche de sens qu’est la danse contemporaine. J’ai passé un diplôme d’Etat en 2001 avec le CND pour enseigner la danse contemporaine et la licence danse à l’université Paris 8. Tout en enseignant et en pratiquant, j’ai continué à me former à l’enseignement du Pilates d’abord puis du Yoga avec l‘ENPY. J’anime à Toulouse depuis 2014 un studio d’enseignement du Pilates, du Yoga et de la Danse qui est aussi un centre de formation.

Les liens entre le Yoga et la danse se sont tissés peu à peu, naturellement, par le biais de la pratique et de l’enseignement. C’est d’abord je crois un besoin de libérer la danse du carcan de la technique pour trouver /retrouver une certaine spontanéité et créativité du geste dansé.

En effet la danse est parfois vue comme un ensemble de gestes techniques qui peuvent finalement inhiber et oppresser. Au lieu de “technique” je parlerai plutôt de développement des possibilités physiques par le biais d’explorations guidées et de chemins gestuels en lien avec les fondamentaux de la danse contemporaine et les postures de Yoga.

Le Yoga est tout indiqué pour renouer avec sa créativité car il est avant tout, travail patient de “détricotage” de nos habitudes de pensées qui conditionnent notre être et particulièrement le geste.

Les liens entre le Yoga et la Danse peuvent ne pas sembler évidents de prime abord sachant que le Yoga est plutôt en rapport avec l’immobilité dans l’espace limité du tapis, pour une recherche de stabilité du mental et la danse plutôt concernée par le mouvement qui se déploie dans l’espace.

Le lien premier à mon avis est le corps, dans les deux cas c’est une base, un partenaire, un outil. Le Yoga d’inspiration tantrique qui nous parle de corps subtil et de “faire avec les obstacles” plutôt que d’aller contre me semble complètement en accord avec une danse où l’énergie peut se déployer dans l’espace. Le deuxième lien majeur est le souffle, nous gardons, nous revenons sans cesse à la conscience du souffle qui nous traverse et nous relie.

Rapport au temps et à l’espace :

Alors que dans le Yoga, le temps est comme suspendu dans un éternel présent et l’espace, on l’a dit, réduit à son tapis la danse nous offre un possible voyage physique dans l’espace a l’entour et par là même, un temps qui devient rythme des évolutions, émotions, pensées, objets et personnes rencontrées. C’est comme si, en plus de se laisser respirer dans l’immobilité, nous nous donnions l’opportunité de nous laisser “bouger” avec cette possibilité de toujours revenir vers la “neutralité” spatio- temporelle du Yoga.

Le Yoga peut donc apporter à la danse ce regard intérieur, cette conscience fine du souffle, cette attention au corps que l’on cherche à apaiser; un îlot de ressource pour ré-harmoniser notre rapport au corps, au temps et à l’espace.

La danse quant à elle, danse moderne, qui a cherché à libérer le corps des carcans classiques va apporter la variété des “états de corps”. Quand dans le Yoga je suis plutôt dans un flux contrôlé du geste, la danse va me permettre de donner du relief par les notions de poids, d’élan, de suspension, de déséquilibre, de lignes … et finalement générer une musicalité du geste.

En quoi consiste la formation Lignes de Souffle, à quoi sert-elle ?

La formation permet d’explorer ces liens avec des contenus liés d’abord à l’histoire de la danse, à la philosophie du Yoga. Nous définissons ensemble de quel yoga il s’agit, de quelle danse. Les contenus pratiques développent le travail à partir de postures et de “salutations au soleil” qui vont vers la danse en utilisant les fondamentaux de la danse contemporaine (rapport au poids, à l’élan, aux lignes etc…). Ils développent aussi des “explorations guidées” autour des fondamentaux de la Danse et de la philosophie du Yoga (gunas, vayus, cakras, son OM …). Nous voyons comment construire une séance, proposer une mise en disponibilité, orienter la séance vers une pratique spécifique en faisant vivre ces allers-retours et cette contagion réciproque des deux pratiques pour finalement aller vers une immobilité “circulaire”.

Les liens à construire au sein d’un cours sont nombreux, la formation apporte des pistes pour amorcer un travail qui vise le développement du potentiel gestuel créatif via une écoute de son intériorité, un déploiement gestuel construit et /ou spontané et un “reploiement” par le chemin du souffle sans cesse renouvelé.

Le Soi est le danseur, le Soi intérieur est la scène, les organes des sens sont les spectateurs.

Sivasutra III.9
Fiche posture Yoga, Lignes de Souffle, Yoga, Yoga et Danse contemporaine

Fiche Posture / Le chien tête en haut

Le Chien tête en haut

Cette posture sollicite très activement mes bras et toute la ceinture scapulaire, elle exige une belle conscience de la colonne vertébrale qui s’inscrit dans une grande extension, du coccyx au sommet de la tête.

Mes abdominaux bien qu’étirés restent toniques pour soutenir et alléger le poids des viscères.

Je dois me repousser activement à partir des bras pour émerger, c’est une sensation agréable de puissance et d’ouverture.

Tout en mettant en lumière la partie antérieure, je veille à ne pas “fermer” les lombaires et /ou les cervicales. L’ancrage est fort, je place Mula Bandha la contraction de la base, de la racine et je laisse diffuser cette énergie subtile dans la colonne. J’ai besoin de racines pour m’élever, je le vérifie corporellement.

Je peux garder les genoux au sol (cf photo) ou les soulever ce qui rend la pose encore plus intense. Je peux placer un support sous mon bassin ce qui rend la pose un peu moins intense pour les bras et diminue la contrainte éventuelle sur la colonne lombaire qui serait due à une raideur à l’avant des hanches.

>> Une façon de préparer et d’entrer dans cette posture: voir le “tutoriel Chien tête en haut” dans la vidéothèque.

stages, Yoga, Yoga Nidra

Nouvelle série de cours Yoga Nidra

Trouvez en vous la ressource !

En cette période de doutes et d’incertitudes qui dure nous pouvons nous tourner vers d’efficaces moyens de “gérer” notre anxiété, Yoga Nidra en est une !

“Yoga Nidra, which is derived from the Tantras, is a powerful technique in which you learn to relax consciously. In Yoga Nidra, sleep is not regarded as relaxation. People feel that they are relaxing when they collapse in an easy chair with a cup of coffee, a drink or a cigarette, and read a newspaper or with the television. But this will never suffice as a scientific definition of relaxation. These are only sensory diversions. True relaxation is actually an experience far beyond all this. For absolute relaxation you must remain aware. This is Yoga Nidra, the stage of dynamic sleep.”

Swami Satyananda Saraswati


Je vous propose un nouveau cours/stage de Yoga Nidra le mardi soir à 19h15 à 20h du 16 mars au 13 avril soit 5 séances ; ce cours est accessible avec un abonnement valable ou bien au tarif spécial Nidra en ligne / 5 séances de 60 €(soit 12€ le cours). 

Ce cours/stage demande régularité et une inscription au préalable sur les 5 séances. 
Nous étudierons une posture unique à chaque séance (avec sa préparation) qui sera suivie d’une pratique de Yoga Nidra/ méditation évolutive. 
Pas de salutation au soleil, pas d’enchaînement de postures nombreuses : un cours pour se poser, se centrer et aller explorer ce que l’on nomme en Yoga le 4ème état de conscience (turiya), un état au-delà de la veille, du rêve ou du sommeil profond et pourtant sous-jacent à ces 3 états connus de tous. 
En savoir plus sur Yoga Nidra.

Pour ce cours prévoyez un tapis de yoga, une couverture, et de n’être pas dérangés. 
Si vous avez des questions sur la pratique, n’hésitez pas

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