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Stage Lignes de souffle samedi 11 février / relation aux appuis, la terre

Lors de ce stage nous avons exploré le thème de l’ancrage, de la terre, du sol et de la relation que l’on tisse avec, en essayant d’y mettre un peu plus de conscience. Pour amener ce travail et relier yoga et danse, je me suis appuyée notamment sur le guna Tamas. Dans la philosophie classique du yoga on distingue 3 états de la matière (les gunas : tamas, rajas, sattva) issus de la différenciation progressive du “un” vers le multiple et qui composent à différents dosages selon les contextes tous les éléments du réel (la manifestation) y compris nous-mêmes êtres humains. Une manière de “modifier” cet état est de le manipuler, de jouer avec, à travers les états de corps dans la danse.

Tamas est l’état d’hibernation, d’inertie, d’immobilité, de préparation aussi, de sommeil et d’obscurité. Ce peut être traduit corporellement et gestuellement par la lourdeur dans les déplacements, la lenteur, un niveau d’espace bas, proche du sol, presqu’englué. On peut évoquer verbes d’actions : ramper, traîner, glisser, freiner … les mots de profondeur, repli, silence, adhérence … pour illustrer la danse.

>> Tout en amorçant un travail préparatoire autour de l’éveil tactile des pieds (automassage, balle, marches, courses) nous avons installé une relation au souffle pour aller vers une assise et une conscience du bassin et de la base, siège du centre en lien avec la racine, la terre et le bija mantra associé LAM.

>> L’exploration qui a suivi s’est contrastée autour des deux aspects du rapport au sol et à la terre, la lourdeur, l’absorption on pourrait dire et la capacité à “prendre appui”, à se servir du sol pour s’ériger, se construire.

Je remarque souvent dans les cours la difficulté de certain-es à “comprendre” corporellement la notion de “se repousser de”. Ce travail reliant yoga et danse a pu aider à ressentir ces notions (aller vers, s’éloigner de, prendre appui pour …) à travers une poétique du geste.

En effet, les appuis se sont symboliquement élargis à l’espace (l’air), aux murs et aux autres personnes, à la musique … ce qui nous a amenées à construire la danse avec ces qualités sur la musique dense et porteuse à la fois de Julia Kent.

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Mon chemin vers le Yoga …

Le yoga est à la mode, les offres de cours et de formations sont pléthore.

Une manière de répondre peut-être à cette angoisse, à cette souffrance constitutive de l’humain; un désir d’évolution, une nécessité de changement (si difficile à installer) dans nos modes actuels d’être, de vie, de relation; un besoin de retour à soi et la recherche d’un essentiel

C’est bien ou pas … ? Il semblerait malgré tout que nous n’ayons jamais eu tant besoin de modifier nos habitudes, on dirait “élever” nos consciences (mais j’aime pas trop car cela donne une hiérarchie), j’aime mieux ( c’est sans doute ma sensibilité de danseuse “horizontale”): ouvrir en nous et autour de nous des espaces de possibles, accueillir le nouveau …

Le Yoga c’est vrai, peut être un formidable outil d’évolution; cela m’a permis à moi il y a 14 ans de calmer cette agitation tourbillonnante, de revivifier ma créativité, de me réconcilier avec la danse, de trouver mon souffle …

J’ai commencé le Yoga alors enceinte de mon deuxième enfant, je me suis aventurée intuitivement vers ce cours de Yoga et méditation pour femmes enceintes. Postures, pranayama, méditation et Yoga Nidra, j’ai eu la chance de trouver un cours “complet” qui m’a permis de toucher du doigt le Yoga.

J’ai continué. J’ai été surprise par moment de pouvoir m’arrêter, de m’asseoir pour juste observer l’activité mentale, mon souffle, mes émotions, cette oppression thoracique… Je me suis dit : mais que dirait … si l’on me voyait là assise en groupe “à ne rien faire” alors que mon mari s’occupe des enfants … et j’ai commencé à entrevoir mes fabuleux conditionnements.

Plus tard, alors que je donnais jusqu’à 7h de cours de danse le mercredi j’ai pu me “nettoyer”, le jeudi soir de toutes les fatigues physiques et mentales… peu à peu je suis entrée en contact avec des plans plus subtils de mon être, j’ai pu ressentir et dialoguer avec mes flux d’énergie.

Je ne souhaitais pas enseigner le Yoga alors, je sentais bien tout le chemin, l’ampleur de la pratique la nécessaire découverte progressive de tous ces pans de mon être.

En 2015 alors gérante de L’Atelier Pilates et toujours pratiquante j’ai souhaité commencer à me former à l’enseignement. Je suis allée d’abord chez Bernadette de Gasquet à Paris, le corps physique, la biomécanique, le placement, voilà qui me parlait en tant que danseuse et prof de danse, la formation s’est étalée sur un an à raison de 3 modules de 3 jours chacun. Puis l’ENPY pendant 3 ans où je me plonge avec délectation, en plus de la pratique posturale douce et attentionnée, dans la philosophie indienne, les racines du yoga, complexes car bien transformées par tous les métissages. Trois ans de partage avec un groupe soudé et bienveillant qui se terminent avec un cadeau inattendu de la vie : un 3ème bébé.

Je me tourne ou re-tourne ensuite vers le Yoga Nidra qui me ressource complètement et m’amène à explorer l’épaisseur des champs de conscience. Je pratique avec Mathieu, Micheline Flak et me forme pendant deux ans avec Christian Tikhomirov.

J’ai continué à me former auprès de Blandine Calais Germain, je reviens au corps physique … le yoga c’est entre autres, des allers retours vers ces différents corps qui s’interpénètrent , ces différents états de conscience.

Je suis sensible à un Yoga que l’on dit “tantrique”, qui ne renie pas le corps ni les émotions mais en fait des outils de connaissance. Je trouve beaucoup d’inspiration dans les écrits de Colette Poggi, David Dubois et les traductions des poètes- philosophes du sivaïsme du Cachemire. Le yoga ouvre un espace, nous ouvre à l’espace et c’est d’une saveur que ne pouvons que souhaiter toucher du doigt.

Alors oui le Yoga est un chemin ou un espace … comme la vie, comme la danse avec laquelle tisser des liens, des Lignes de Souffle

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Yoga et Danse Contemporaine

>> Le cours de Yoga et Danse Contemporaine à L’Atelier c’est le Lundi soir à 19h30 à partir du 20 septembre.
Venez découvrir le cours la semaine du 6 septembre avec le pass découverte/stage rentrée.

Que fait-on au juste dans ce cours ?

Nous recherchons l’état de Yoga dans la danse, c’est à dire que les propositions alternent entre immobilité et mouvement dans un souci de ressenti et d’écoute. L’immobilité n’est jamais passive, elle porte en germe tout un potentiel de vie et de mouvement que nous actualisons plus ou moins dans l’espace. Nous pratiquons des assises, des relaxations profondes, des postures, dans le respect d’un placement corporel au plus juste selon chacun.

Ces postures peuvent s’enchaîner en utilisant des fondamentaux de la danse contemporaine comme le poids (élan, suspension, relâcher …), l’espace (tracé de lignes …, le temps ( ralentis, accélérations, pause …).

Nous pratiquons aussi beaucoup à partir d’explorations guidées sur différents thèmes en lien avec la danse et ses fondamentaux ou avec la philosophie du yoga. Cet aspect de la pratique nous permet de nous relier à la spontanéité du présent et développer conscience et créativité en lien avec ce que nous sommes, tout simplement.

Est-ce que je peux participer si je n’ai jamais fait de danse ou de yoga ?

Oui, ce cours est ouvert à toute personne attirée, intéressée par le Yoga et par la Danse contemporaine; par les liens que l’on peut tisser entre ces deux pratiques; la démarche est pédagogique et progressive pour permettre à tout un chacun de construire son rapport au corps, à l’espace intérieur et à l’espace extérieur.

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Lignes de Souffle /Yoga et Danse

Prochaine formation Lignes de Souffle Yoga et Danse contemporaine les 4,5 et 6 juin, 15,16, 17 octobre et 20 novembre 2021.

6 modules et un module bilan /validation pour explorer les liens que l’on peut faire entre ces deux pratiques et proposer des séances spécifiques.

>>Renseignements Formation

Nathalie Pompele, formatrice, danseuse de formation a dansé à la fois dans le milieu de la danse contemporaine et dans l’univers du cabaret, elle s’est formée comme professeur de danse, de Pilates, de Yoga à l’institut de Gasquet, avec Christian Tikhomiroff en Yoga Nidra et avec l’ENPY aujourd’hui partenaire de la formation Lignes de Souffle.

“Danseuse de formation, à la fois cabaret /divertissement et danse dite d’expression, recherche de sens qu’est la danse contemporaine. J’ai passé un diplôme d’Etat en 2001 avec le CND pour enseigner la danse contemporaine et la licence danse à l’université Paris 8. Tout en enseignant et en pratiquant, j’ai continué à me former à l’enseignement du Pilates d’abord puis du Yoga avec l‘ENPY. J’anime à Toulouse depuis 2014 un studio d’enseignement du Pilates, du Yoga et de la Danse qui est aussi un centre de formation.

Les liens entre le Yoga et la danse se sont tissés peu à peu, naturellement, par le biais de la pratique et de l’enseignement. C’est d’abord je crois un besoin de libérer la danse du carcan de la technique pour trouver /retrouver une certaine spontanéité et créativité du geste dansé.

En effet la danse est parfois vue comme un ensemble de gestes techniques qui peuvent finalement inhiber et oppresser. Au lieu de “technique” je parlerai plutôt de développement des possibilités physiques par le biais d’explorations guidées et de chemins gestuels en lien avec les fondamentaux de la danse contemporaine et les postures de Yoga.

Le Yoga est tout indiqué pour renouer avec sa créativité car il est avant tout, travail patient de “détricotage” de nos habitudes de pensées qui conditionnent notre être et particulièrement le geste.

Les liens entre le Yoga et la Danse peuvent ne pas sembler évidents de prime abord sachant que le Yoga est plutôt en rapport avec l’immobilité dans l’espace limité du tapis, pour une recherche de stabilité du mental et la danse plutôt concernée par le mouvement qui se déploie dans l’espace.

Le lien premier à mon avis est le corps, dans les deux cas c’est une base, un partenaire, un outil. Le Yoga d’inspiration tantrique qui nous parle de corps subtil et de “faire avec les obstacles” plutôt que d’aller contre me semble complètement en accord avec une danse où l’énergie peut se déployer dans l’espace. Le deuxième lien majeur est le souffle, nous gardons, nous revenons sans cesse à la conscience du souffle qui nous traverse et nous relie.

Rapport au temps et à l’espace :

Alors que dans le Yoga, le temps est comme suspendu dans un éternel présent et l’espace, on l’a dit, réduit à son tapis la danse nous offre un possible voyage physique dans l’espace a l’entour et par là même, un temps qui devient rythme des évolutions, émotions, pensées, objets et personnes rencontrées. C’est comme si, en plus de se laisser respirer dans l’immobilité, nous nous donnions l’opportunité de nous laisser “bouger” avec cette possibilité de toujours revenir vers la “neutralité” spatio- temporelle du Yoga.

Le Yoga peut donc apporter à la danse ce regard intérieur, cette conscience fine du souffle, cette attention au corps que l’on cherche à apaiser; un îlot de ressource pour ré-harmoniser notre rapport au corps, au temps et à l’espace.

La danse quant à elle, danse moderne, qui a cherché à libérer le corps des carcans classiques va apporter la variété des “états de corps”. Quand dans le Yoga je suis plutôt dans un flux contrôlé du geste, la danse va me permettre de donner du relief par les notions de poids, d’élan, de suspension, de déséquilibre, de lignes … et finalement générer une musicalité du geste.

En quoi consiste la formation Lignes de Souffle, à quoi sert-elle ?

La formation permet d’explorer ces liens avec des contenus liés d’abord à l’histoire de la danse, à la philosophie du Yoga. Nous définissons ensemble de quel yoga il s’agit, de quelle danse. Les contenus pratiques développent le travail à partir de postures et de “salutations au soleil” qui vont vers la danse en utilisant les fondamentaux de la danse contemporaine (rapport au poids, à l’élan, aux lignes etc…). Ils développent aussi des “explorations guidées” autour des fondamentaux de la Danse et de la philosophie du Yoga (gunas, vayus, cakras, son OM …). Nous voyons comment construire une séance, proposer une mise en disponibilité, orienter la séance vers une pratique spécifique en faisant vivre ces allers-retours et cette contagion réciproque des deux pratiques pour finalement aller vers une immobilité “circulaire”.

Les liens à construire au sein d’un cours sont nombreux, la formation apporte des pistes pour amorcer un travail qui vise le développement du potentiel gestuel créatif via une écoute de son intériorité, un déploiement gestuel construit et /ou spontané et un “reploiement” par le chemin du souffle sans cesse renouvelé.

Le Soi est le danseur, le Soi intérieur est la scène, les organes des sens sont les spectateurs.

Sivasutra III.9
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Fiche Posture / Le chien tête en haut

Le Chien tête en haut

Cette posture sollicite très activement mes bras et toute la ceinture scapulaire, elle exige une belle conscience de la colonne vertébrale qui s’inscrit dans une grande extension, du coccyx au sommet de la tête.

Mes abdominaux bien qu’étirés restent toniques pour soutenir et alléger le poids des viscères.

Je dois me repousser activement à partir des bras pour émerger, c’est une sensation agréable de puissance et d’ouverture.

Tout en mettant en lumière la partie antérieure, je veille à ne pas “fermer” les lombaires et /ou les cervicales. L’ancrage est fort, je place Mula Bandha la contraction de la base, de la racine et je laisse diffuser cette énergie subtile dans la colonne. J’ai besoin de racines pour m’élever, je le vérifie corporellement.

Je peux garder les genoux au sol (cf photo) ou les soulever ce qui rend la pose encore plus intense. Je peux placer un support sous mon bassin ce qui rend la pose un peu moins intense pour les bras et diminue la contrainte éventuelle sur la colonne lombaire qui serait due à une raideur à l’avant des hanches.

>> Une façon de préparer et d’entrer dans cette posture: voir le “tutoriel Chien tête en haut” dans la vidéothèque.

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Fiche posture / “L’Arbre” vrikshasana

Ces fiches postures visent à susciter une lecture / ressenti personnels des postures et non pas une énième description technique ou catalogue de bienfaits. De cette manière j’invite à pratiquer et ressentir en aiguisant ses propres perceptions et observer ce que me fait à moi la posture, comment ça respire, quelles sont mes émotions, mes pensées …

Cette posture titille notre équilibre, comment rester détendu dans l’équilibre, la détente est un équilibre, l’équilibre une détente. Si votre corps physique est faible, manque de tonicité n’hésitez pas à utiliser un tuteur (mur, main sur une chaise/table) ou à garder les orteils au sol. Si vous n’avez jamais pratiqué il est conseillé de demander des retours sur son placement à un enseignant.

Dans la posture de L’Arbre, peut-être ma préférée, j’oublie ma bipédie ! Je me propose de trouver du confort, un équilibre, sur une seule jambe …

Je m’élève et m’enracine à la fois ou je m’enracine pour m’élever … Ou tout “simplement” je reste centrée autour de mon axe, ma colonne, le “tronc” de mon être de chair, d’os, de peau et de liquides…


Chaque souffle nourrit cette stabilité bruissante de vie.

Je me situe au confluent de la terre et du ciel cet espace vivant où l’air m’émeut.

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De la posture à la danse …

La posture immobile est synonyme de yoga quand la danse est plutôt associée au mouvement dans l’espace. 

Mais nous savons bien qu’un corps immobile peut être en état de danse, comme dans différents états d’ailleurs (sommeil, rêverie, absorbtion télévisuelle, relaxation profonde, écoute …) comme tout ce qui bouge dans l’espace n’est pas forcément dansé !


Alors ! ?

Qu’en est-il de cette immobilité « yoguique » et de cette mobilité dansée ? 

Ne peut-on pas aller de l’un à l’autre et de l’autre à l’un 

Quel est donc cet état ? 

Quels pourraient être les points communs entre l’état de danse et l’état de yoga ?

Comment relier ces deux états de corps ? 

Pourquoi les relier ? 

Je te propose de faire l’expérience d’un corps intensément présent mais qui s’abandonne et s’efface au profit du souffle. 

Tu trouveras ci-après un guidage pour entrer dans une posture, la quitter brièvement pour explorer l’espace alentour et y retourner. 

Si tu préfères voici la version audio pour te laisser guider…

De la posture à la danse… petite aventure depuis l’arbre et retour.

Nous partons de la posture de l’arbre / vrikshasana.

Il est préférable d’être pieds nus. Il n’est pas nécessaire de pouvoir aller au sol, les indications données étant adaptables à ton environnement. Il n’est pas non plus nécessaire d’avoir un tapis. Il est en revanche important que tu connaisses cette posture et que tu l’aies déjà pratiquée en utilisant éventuellement des modifications qui te permettent d’y demeurer confortablement quelques respirations (4-5). Avoir quelques notions de danse contemporaine sera utile, comme le fait de lâcher une partie du corps dans son poids, ou de générer un élan avec une partie du corps. Tu peux essayer ! ce sont des notions que tout un chacun peut trouver à sa manière !Enfin, je te propose une forme de la posture qui est spécifique n’hésite pas à adapter par exemple en gardant les orteils au sol. 


  • Construire

Tu es debout, les pieds légèrement espacés, les jambes parallèles. Les bras le long du corps. 

Regarde autour de toi, prends conscience de ton environnement, de ton espace, l’espace dans lequel tu vas inscrire cette danse. 

Puis ferme les yeux, écoute ton souffle spontané, quel qu’il soit. 

Ressens tes pieds posés sur le sol, le poids de ton corps sur tes deux pieds, visualise l’empreinte qu’ils laisseraient sur un sol humide. 

Puis remonte vers tes jambes parcours-les mentalement : le bas de jambes, les genoux, les cuisses, les hanches.

Fais en sorte de sentir la transmission de la force du sol, de tes pieds vers tes jambes, vers ton bassin.

Visualise ton bassin, équilibré.

Remonte vers ton bas ventre, tu peux laisser raisonner une légère contraction remontante du périnée vers ton nombril sur une expiration et la laisser s’évanouir sur l’inspiration qui suit.

Tu sentiras ainsi un appui supplémentaire auquel recourir au moment voulu.

Laisse s’allonger ta colonne vertébrale, ton axe de vie et ses multiples racines nerveuses pouvant aisément symboliser le tronc d’un arbre ainsi que ses branches. 

Continue vers le volume de ta tête que tu laisses se poser sans tension. 

Ta mâchoire est détendue, tes dents desserrées. Laisse le souffle te traverser. 

Ressens-le dans ton buste, dans ton dos, dans ton ventre, dans ton bassin…

Tes bras sont suspendus depuis le milieu de ta poitrine. 

Tu vas les laisser tourner, paumes de mains vers l’avant et déplacer le poids de ton corps sur la jambe gauche. 

Tu allèges donc le poids de ton corps à droite et tu fais tourner ta hanche droite dans ta rotation externe, orteils en contact avec le sol. 

Laisse ton pied droit remonter le long de ta jambe gauche, ta plante de pied caresser l’intérieur de ta jambe d’appui. Ton bras droit va passer devant ta cuisse droite et tu vas saisir ta cheville droite pour positionner ton talon dans le pli de l’aine, contre ton périnée. 

Reste bien solide sur ta jambe gauche, sans te crisper, continue à suivre tes souffles. 

Équilibre la pression de ta plante de pied et de ta cuisse, garde ton bassin « à flots ».

Enfin, tes bras tracent un large cercle sur les côtés de ton corps pour se rejoindre au-dessus de ta tête, tes mains se touchent.

Ressens le sol sous ton pied, laisse-le descendre, ton pied, comme une racine dans la terre. Détend ton pied, ancrage souple et vivant, laisse-le accueillir le support. 

Ressens ton plancher pelvien comme une deuxième racine. 

Dans la posture ainsi construite, suis 5 souffles spontanés qui vivifient la pose. Ton regard est posé sur un point extérieur et en même temps tourné vers tes sensations internes. 


  • Quitter, explorer

Plie les coudes pour former un chandelier et lâche le poids du bras gauche (celui de la jambe d’appui).

Ramène le coude droit et le genou droit vers devant.

 Déplie ce bras et cette jambe vers l’arrière pour poser ton pied et mettre du poids dessus, tu suis ton bras des yeux. 

Ton pied de devant s’est allégé. 

Avec un élan du bras droit tu reviens sur ton pied gauche et tu poursuis vers 4 pas dans la ou les directions de ton choix. 


Ces actions peuvent être accomplies en faisant des pauses entre chacune, c’est que je te suggère en premier lieu. 

Il s’agit de garder le fil conducteur du souffle. 

Tu peux ensuite les enchaîner plus ou moins rapidement selon ta propre musique. 

Tu peux introduire des silences ou pas. 

Tu peux jouer avec des accélérations et /ou des ralentis.

Tu peux enfin te laisser surprendre par un univers musical sans jamais vouloir le suivre ou y adhérer complètement. 

Seuls comptent la continuité et la conscience de ton souffle.


  • Retour

Tu reconstruis la posture initiale selon les étapes du 1. 

Tu peux recommencer sur ton autre jambe. 

La posture comme départ d’écriture du geste dansé, comme ponctuation, comme réservoir d’énergie à déployer et à « reployer ». 

Un éternel retour. Un aller-retour. Les relations du Yoga à la danse comme une métaphore de la vie et l’hypothèse que cet état de yoga que je cultive sur mon tapis dans un endroit dédié pourrait s’étendre et se diffuser à toutes les sphères de mon existence, dans une continuité pleine d’évènements multiples. 


Fiche posture Yoga, pédagogie, Yoga, Yoga et Danse contemporaine

Fiche posture / “Le Chien tête en bas” adho mukha svanasana

Dans le « Chien tête en bas » adho mukha svanasana, je laisse couler vers la terre tout ce que je porte de fatigant !

Ma colonne s’allonge, l’arrière de mes jambes s’étire.
Je donne la possibilité à toute la chaîne postérieure du corps qui accumule les crispations, les colères et autres stress de se libérer.

Je plante activement mes quatre membres dans le sol.
Ce sont des piliers solides qui m’encouragent à la confiance et me font gagner en stabilité sur tous les plans ou en tous cas, là où j’en ai besoin. Je me repousse du sol, surtout à partir des bras dans cette pose qui leur redonne vitalité et une utilité nouvelle.
Je laisse s’étirer mon périnée qui se décharge également du poids des viscères dans l’inversion.
Je suis inversée ! mon coccyx pointe vers le ciel, le sommet de ma tête vers la terre.
C’est une occasion de voir les choses différemment…

Nathalie /Lignes de Souffle Décembre 20

Et vous ? qu’est-ce que ça vous fait le “Chien tête en bas” ? quels sont vos ressentis ? Trouvez-vous un confort dans cette posture ? un “espace heureux” ?