Blog, Yoga

D’où vient le yoga ?

Cet article est consacré à la traduction libre du texte de James Mallinson Yoga and Religion, issu d’une conférence sur le yoga moderne donnée à Londres le 12 mars 2013. J’ai pu omettre volontairement certains passages mais grosso modo cela suit l’article en anglais avec l’idée principale pour moi qui est que le yoga a de nombreuses sources liées à l’histoire et à la variété des religions / évolutions philosophico-spirituelles de l’Inde. Notre hatha yoga moderne est en fait un métissage de pratiques anciennes ascétiques (non védiques) et de pratiques tantriques médiévales. Il a été plus ou moins adopté (récupéré ? ) par l’orthodoxie brahmanique. En tout cas il en ressort que le yoga est pour tous-tes et qu’il n’est pas besoin de croire en une quelconque divinité pour pratiquer. La pratique étant ce sur quoi s’appuyer et ce qui nous amène éventuellement quelque part…

Nathalie

Ce texte date du 8 mai 2013 et est visible dans sa version originale via le lien

La pratique du yoga aux Etats-Unis n’a cessé de croître ; le yoga est devenu une véritable industrie venant poser problème, de par sa connotation spirituelle, à l’introduction du yoga dans certaines écoles catholiques. Qui plus est, la paternité et la propriété du yoga se voient maintenant revendiquées par des Américains hindous. La question qui se pose véritablement est de savoir si le yoga est hindou et qui a le droit ou pas de le pratiquer. 

 Le hathayoga qui met l’accent sur l’aspect physique et dont le yoga moderne est largement inspiré, s’est constitué principalement entre le 11ème et le 15ème siècle. Les récents scandales sexuels autour du yoga ne sont pas surprenants étant donné que le yoga a pu être selon certaines traditions un culte sexuel. 

Voir à ce propos l’article.

Mais ces aspects historiques ne sont que peu étudiés. En effet, les trois textes qui reviennent toujours comme références du hathayoga furent choisis arbitrairement au 19ème siècle et donnent du yoga un point de vue limité. Il s’agit de laŚivasaṃhitā, la Haṭhayogapradīpikā et la Gheraṇḍasaṃhitā. 

Ce qu’il apparaît aujourd’hui suite à l’étude d’autres corpus de textes est une origine double du hathayoga. La premièreest présente avant l’ère commune (avant J-C), au sein des fameuses épopées sanskrites que sont le Mahābhārata et le Rāmāyaṇa ainsi qu’au sein de textes bouddhistes (canon Pali) et de récits rapportés par l’entourage d’Alexandre Le Grand. Cette tradition source est largement représentée par des ascètes adoptant des postures difficiles, tenues parfois très longtemps ainsi que des rétentions du souffle et des mudrās. Le but de ces pratiques était de calmer l’esprit et d’accroître la quantité d’énergie liée à l’ascèse. Appelée tapas, cette énergie, associée au célibat, était supposée apporter des pouvoirs surnaturels et libérer du cycle des renaissances.

Battle at Lanka, Ramayana, Udaipur, 1649-53
Battle at Lanka, Ramayana, Udaipur, 1649-53

La deuxième, formalisée entre 1000 et 1500 après J-C provient d’écoles tantriques associées de manière erronée à des pratiques sexuelles qui furent toujours relativement minoritaires. Durant les 9ème et 10ème siècles, certaines traditions tantriques développèrent diverses techniques de visualisation d’une énergie féminine appelée kundalini enroulée à la base de la colonne vertébrale et censée se déployer le long de la colonne à travers les cakras pour s’unir dans la tête à une divinité masculine. 

 Ces visualisations tantriques associées aux pratiques physiques des ascètes se combinèrent au sein du hathayogaLes pratiquants restent malgré tout des ascètes célibataires. Leurs enseignements transmis oralement de maître (guru) à élève. La tradition la plus ancienne remonte à plus de 2000 ans et les descriptions trouvées de ces pratiques sont issues d’étrangers. Le corpus hathayoguique en lui-même date des 11ème et 12ème siècles. Les pratiques les plus ardues pour entretenir le tapas restent un enseignement oral et l’enseignement de la tradition ascétique au sein des textes sanskrits avait pour but d’amener la pratique vers un public plus large et de l’adapter aux « pères de famille ». 

 De la même manière, la tradition tantrique du premier millénaire composée de différentes « sectes » accessible après une initiation donnée par un guru, comprenait des visualisations spécifiques, la répétition de mantras et l’utilisation de diagrammes rituels secrets : les mandalas. Ces caractéristiques rituelles spécifiques sont omises des textes de hatha yoga du 2ème millénaire afin de rendre les enseignements ouverts à tous. 

Au 13ème siècle en Inde, de nombreuses traditions religieuses cohabitent et le yoga se veut ouvert à tous y compris ceux qui n’y consacrent pas toute leur vie et y compris même ceux considérés comme athées (carvaka). Seule compte la pratique. Les textes sanskrits sont écrits par des hommes (des brahmanes), peu de choses concernent directement les femmes. Cependant certaines références montrent que des femmes aussi pratiquaient le yoga. La Haṭhayogapradīpikā est le texte le plus « inclusif », le yoga s’adressant aussi aux personnes âgées et aux infirmes. Ses enseignements ne reflètent aucune tradition en particulier, il n’y est fait aucune mention de mantrasmandalas, d’initiation et pas même des cakras.Le système des cakras, aujourd’hui universellement accepté et connu n’est pas mentionné pour ne pas trahir un héritage tantrique trop évident. 

By Unknown author – virasana/8gHAsMrw4u3BGQ — Google Arts & Culture, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=109360464

 L’universalisme du hathayoga signifiait donc qu’il pouvait être adopté par n’importe quelle tradition religieuse et adapté aux fins de celle-ci ; ce qui a pu parfois impliquer paradoxalement le déni de son universalité… Les techniques du yoga se rencontrent donc au sein de textes jaïnistes et bouddhistes. La Śivasaṃhitāun des derniers textes parmi ceux du corpus hathayoguique précoce, enseigne le yoga selon une tradition tantrique spécifique incluant des mantras secrets. Dans le même temps, le yoga est aussi devenu populaire auprès des musulmans indiens tout d’abord grâce à l’interaction entre des soufis et des yogis ascétiques. 

Par la suite apparaissent des textes non sanskrits, en arabe, perse, turc, ourdou comme le Bahr al-HayātOcean of Life (Océan de vie) manuscrit illustré publié en 1602 qui montre des peintures de postures Āsanas non assises. Ces ouvrages furent diffusés dans le monde musulman par des nobles et continuent aujourd’hui d’être utilisés au sein des ordres soufis. 

Il est donc clair que lors de sa période de « codification, le hathayoga est perçu comme pouvant être pratiqué par quiconque. 

 Mais le yoga est-il hindou ? Avant de répondre à cette question il faut préciser que le mot « hindou » lui-même est problématique. En effet, ce terme a d’abord été utilisé par des étrangers pour désigner les habitants de la région du fleuve Indus. Sa signification religieuse est apparue plus tard avec deux origines possibles : 

  • la religion immémoriale indienne ou sanātana dharma
  • invention des colons anglais

La vérité doit se trouver quelque part entre ces deux acceptions étant certain qu’il n’y a jamais eu un ensemble organisé appelé « hindouisme » à côté du bouddhisme et du jaïnisme. La / les religion(s) indienne(s) a /ont toujours compté un grand nombre de points de vue différents. 

Lorsqu’une telle fiction (unité de l’hindouisme) est proposée, elle fait en général référence aux traditions védiques et brahmaniques. Mais si nous regardons l’histoire précoce du yoga nous constatons que celui-ci est apparu en dehors de ces traditions

 Le terme « yoga » en tant que moyen de salut (sotériologie) apparaît tout d’abord dans des textes brahmaniques datant des derniers siècles avant J.C pour décrire les pratiques d’ascètes non brahmanes. Leurs pratiques yoguiques sont considérées aujourd’hui comme l’un des traits caractéristiques de l’hindouisme mais l’origine de ces pratiques se trouve en dehors des traditions védiques et brahmaniques. Cette origine se trouve en fait chez les ascètes de la région à l’est d’Allahabad dans le nord de l’Inde connue comme le royaume de Magadha. De cette origine ressortent les pratiques du végétarianisme et de la renonciation. Mais peut-être que les concepts les plus associés à l’hindouisme sont ceux de karma et de renaissance que l’on ne trouve pas dans les textes védiques mais qui furent adoptés assez tôt dans la religion brahmanique. 

 L’indicateur le plus connu de l’adoption du yoga par l’orthodoxie brahmanique est le texte de Patajanli Yogasūtra datant du 4ème siècle qui enseigne une méthode sotériologique basée sur l’apaisement du mental par la méditation et le contrôle du souffle mais aucune des techniques physiques du hathayoga. De même que les méthodes sotériologiques appelées yoga dans les premiers textes sanskrits, les enseignements des Yogasūtra tirent leur origine de traditions non brahmaniques comme le bouddhisme. Mais même avec la composition des Yogasūtra, le yoga  ne fut pas accepté par les traditions brahmaniques les plus orthodoxes, et n’a pas cherché à l’être. Dans les Sāṃkhyakārikā (autour du 5ème siècle),la philosophie du yoga et son système associé le Sāṃkhya, s’oppose à la religion védique brahmanique du fait des sacrifices animaux de celle-ci. 

 Les défenseurs d’un hindouisme brahmanique immémorial, s’appuient souvent sur les six supposés classiques darśanas dont l’un se trouve être le yoga. Mais le yoga n’apparaît pas dans les listes des darśanas avant le 12ème siècle avec le Sarva-Siddhānta-Saṅgrahaḥ. Le yoga n’est alors qu’un système métaphysique et une méthode de méditation. Les techniques physiques du hathayoga étaient alors toujours mises de côté par les milieux brahmaniques orthodoxes comme elles l’ont été pendant plus d’un millénaire. Dans la bhagavad-gītā, qui date des premiers siècles de l’ère commune Krishna rejette les pratiques physiques ascétiques comme étant de l’ordre de la frime. Ce n’est qu’avec la composition des premiers textes sanskrits du corpus hathayoguique que les pratiques physiques commencèrent à intégrer le courant du yoga. 

 Après l’universalisation des enseignements du hathayoga entre les 11ème et 15ème siècles, ses pratiques commencèrent définir le yoga orthodoxe qui allait lui-même devenir pour l’élite intellectuelle du moins, la méthode sotériologique indienne dominante ; au sein de la population générale cela devint la bhakti (dévotion). Dans les siècles qui suivirent cette période de formation, les techniques du hathayoga se mêlèrent aux méthodes yoguiques basées sur la méditation déjà adoptées par la tradition brahmanique notamment au sein des textes « Upanishads du Yoga » aux 16ème et 17ème siècle. Contrairement aux distinctions modernes proposées par Swami Vivekananda et d’autres, entre un rājayoga mental et un hathayoga physique qui lui serait inférieur, dans l’Inde médiévale classique, le hathayoga était perçu intégralement comme le yoga classique de Patanjali. Les méthodes du yoga se mêlèrent également à la philosophie du Vedanta dont l’Advaïta ou « non-dualité », reflétant la trajectoire du yoga, devenait la philosophie dominante de « l’hindouisme » émergent. Cette combinaison d’Advaita et de yoga est devenue la pierre angulaire de la sanātana dharma que les défenseurs de l’hindouisme clament aujourd’hui comme étant son essence originelle. 

 En somme, bien que le yoga dans sa version hatha ou méthode physique et difficile soit devenu une part du courant hindouiste dans la période médiévale, il n’en a pas toujours été ainsi et le proclamer comme un élément clé d’une tradition hindoue immémoriale démontre une connaissance pauvre de l’histoire religieuse indienne. 

 Une question peut-être plus pertinente pour les pratiquants de yoga moderne que celle de savoir si le yoga est ou n’est pas hindou (surtout à la lumière des recherches actuelles qui montrent que les techniques modernes du yoga sont tirées d’un grand nombre de traditions), serait de savoir si ces pratiques s’enracinent dans un système métaphysique qui pourrait constituer les principes d’autres systèmes religieux. A première vue il semble que oui : les textes font part d’une croyance dans les principes de la réincarnation et ses corollaires, la libération du cycle des renaissances ; la pratique du yoga étant parfois considérée comme le fruit des bonnes actions accomplies dans les vies passées et ayant pour but la libération ultime. Mais, comme mentionné plus tôt, le premier texte à enseigner le hathayoga précise que le yoga fonctionne aussi pour les athées, qui ne croient pas au karma ou à la réincarnation. Le Saradatilaka un ouvrage tantrique moderne dans lequel sont inclus des enseignements de hathayoga, ouvre son chapitre final avec la liste de quatre définitions opposées de la métaphysique du yoga. Il n’en privilégie aucune mais encourage simplement à la pratique du yoga, l’implication étant que quel que soit votre objectif métaphysique, le yoga vous y amènera. 

Yogini, India, Uttar Pradesh, Kannauj, first half of the 11th century, sandstone, 86.4 x 43.8 x 24.8 cm.
Yoga

Kapalabathi ou “nettoyage du crâne”

Cet article constitue un rappel, résumé de pratique expliquée et expérimentée en cours; il ne vise pas à permettre une pratique isolée et autonome à des personnes débutantes. La pratique du yoga doit selon nous s’effectuer avec un- e professeur -e enseignant avec discernement, précision, humilité et enthousiasme.

Kapalabathi est une pratique yoguique qui s’apparente à un pranayama c’est à dire une pratique respiratoire visant à réguler le prana ou énergie vitale et aussi à un kriya, c’est à dire un nettoyage.

De quel nettoyage s’agit-il ? Et bien la pratique consiste à expirer de manière brève et percussive, sans penser à inspirer entre (cela se fait tout seul). Donc c’est une pratique expiratoire, donc c’est une pratique qui va permettre une meilleure oxygénation, qui va éclaircir le mental, le calmer, le clarifier. Nous insistons comme toujours sur la nécessité d’une écoute à ses propres sensations, la forme de “l’exercice” une fois comprise devra être appropriée à chacun-e ou plutôt chacun-e devra se l’approprier. En somme kapalabathi peut être plus ou moins vigoureux (en terme de puissance expiratoire) et plus ou moins long.

Pour débuter, après une inspiration plus ample on expirera de 20 à 25 fois par le nez avant de rester un temps à vide et après avoir “verrouillé” la racine (mula bandha) et la gorge (jalandhara bandha) (à pratiquer en amont). On pourra recommencer 3 cycles intercalés par de courtes pauses.

Comme il s’agit d’expirer plus ou moins vigoureusement selon notre ressenti, expérience, moment de la journée (attention cette pratique de manière vigoureuse est déconseillée en début de grossesse) on veillera à expirer correctement c’est à dire à ne pas pousser le ventre vers l’extérieur et le périnée vers le bas.

Nous conseillons de placer une main sur le bas ventre au début pour sentir la contraction vers l’intérieur et vers le haut des muscles abdominaux, à partir du plancher pelvien. Il s’agit de vérifier que l’expiration n’est pas “à l’envers” (le CO2 sort par le nez, il n’y a rien à pousser en bas). Il va de soi que la colonne vertébrale doit être allongée sans tension. Le corps est détendu, ancré au sol et légèrement “aspiré” vers le haut (à pratiquer en amont).

Blog, pédagogie, Yoga

Pourquoi le “OM” ?

Depuis longtemps ce sujet mijote en mon for intérieur… Un jour un élève nouvellement inscrit pour un cours de Pilates, me parle du Yoga, il me dit qu’il a suivi un cours et que l’enseignant s’est mis à chanter le son “OM”, a demandé aux élèves de faire de même … il a trouvé ça déplacé, s’est senti mal à l’aise comme transporté dans un autre espace – temps. J’ai compris que pour lui  cela donnait au Yoga une tournure beaucoup trop “ésotérique” qui ne lui a pas convenu. Du coup il préférait se tourner vers le Pilates beaucoup plus rassurant à son avis (enfin ça c’est moi qui suppose…).

Alors je voulais explorer un peu le sens de ce mantra et pourquoi il peut avoir sa place dans un cours de Yoga. Un mantra c’est selon le glossaire des “108 Upanishads” de Martine Buttex, une “syllabe, mot ou formule de caractère sacré dont la répétition accompagnée de méditations sur le sens subtil permet d’atteindre et de réaliser l’Atman ou le bénéfice immédiat du mantra (mantra de protection, de santé etc…). Le mantra est donc une formule rituelle, qui résume en soi toute la puissance de la méditation en tant que pouvoir de transsubstantiation de la conscience. “

“OM” serait le mantra des mantras symbolisant “l’énergie à l’oeuvre dans l’univers et simultanément la vacuité au-delà de l’univers manifesté” (Martine Buttex). Le mot sanskrit “AUM” signifie “tout”.

Cela nous ramène au Yoga et à ce que l’on y cherche … prendre du recul, de la distance vis à vis de ses propres pensées récurrentes, trouver, retrouver un espace d’accueil et de disponibilité en soi qui indéniablement nous relie à plus grand que soi, au Soi universel, ce que l’on nomme Atman dans la philosophie indienne.

C’est vrai que cela nous ramène à l’Inde mais le Yoga c’est indien non ? Il y a une tradition, il y a une philosophie ou plusieurs approches (points de vue) sur le réel et le monde; le Yoga (et tous ses avatars) en fait partie.

Si cela me gêne de chanter le “OM” je peux le formuler en silence et si c’est simplement cet aspect du yoga qui me dérange alors peut-être que je dois tout simplement écouter cette résistance. Le chant du “OM” dépasse l’aspect physique du yoga en créant de l’espace, en accueillant la vibration sonore ou en observant qu’il n’y pas d’espace …

Il nous met en contact avec le corps “subtil”, notre corps vibratoire fait de souffles et d’énergie dont la perception s’affine par la pratique.

En même temps que j’écris cet article j’écoute …

Beaucoup à dire également sur la graphie sanskrite sur laquelle nous avions travaillé en Yoga et danse à suivre ….

Sources : “108 Upanishads” Martine Buttex, Editions Dervy.

Danse, stages, Yoga

Stage de Yoga et Danse Contemporaine

Bonjour à toutes et tous,

Samedi 25 janvier aura lieu le premier stage d’une série de 3 autour du Yoga et de la danse contemporaine.

Venez découvrir une approche du mouvement dansé guidé par un Yoga non-duel* où nous laissons émerger la danse sur la trame de la conscience, pour être plutôt que faire. Une salutation au soleil construite et déconstruite, la conscience du mouvement articulaire, des transferts de poids, le souffle continu et l’espace entre-deux; le yoga nous conduit vers la danse et ses fondamentaux…

Aucune pratique antérieure n’est nécessaire pour participer !

Stage à l’unité 45 €/3 stages 114 €

Renseignements/ inscriptions: pilateslatelier@gmail.com

*Non-dualité, notion de philosophie indienne reliée entre autre au Shivaïsme du Cachemire selon laquelle le monde est la manifestation de la conscience-énergie et où la distinction sujet/objet n’est qu’illusion.

“L’art de l’entre-deux, Antara, au coeur du yoga. En s’immergeant entre deux souffles, pensées ou sensations, la conscience du yogin accède à une dimension plus profonde et universelle où se dévoile la Vibration cosmique.” Colette Poggi

C’est cette vibration et la conscience toujours présente à tous nos mouvements qu’il est proposé de laisser émerger dans la danse !

Blog, Danse, stages, Yoga

Yoga et danse contemporaine

Stage ouvert à tous et formation spécifique à venir !

Je travaille actuellement à la conception d’une formation destinée aux enseignants de yoga et/ou danse qui verra le jour en janvier 2021 pour la première session. Je vous en dirai plus bientôt sur le pourquoi d’une formation et sur ses contenus…

Ce lien qui se fait entre le Yoga et la danse travaille en moi depuis quelque temps et continue de se tisser et faire sens tout simplement…

Il s’agirait de trouver / retrouver une disponibilité corporelle pour se laisser traverser par une danse inconditionnée : vaste et infini programme…

Vous pourrez goûter la pratique lors d’un premier stage le 25 janvier 2020 et lors de stages ultérieurs qui en exploreront d’autres aspects.

25 janvier 10h-12h / L’Atelier / 45 €

Yoga

Réfléchir sur le yoga

Bonjour à tous /toutes, je transmets ici ce massage de Bernadette de Gasquet reçu via la fédération de Yoga à laquelle Isabelle et moi sommes affiliées.

De quoi méditer … et rester modeste 🙂



Les dérives du yoga
Chers lecteurs, 

Je voulais vous envoyer un petit mot important consacré au yoga
Victime d’un succès inattendu et foudroyant, cette activité apparait aujourd’hui  comme la panacée, le remède miracle de tous les maux, l’anti -médecine façon Zorro. 
Une sorte de victoire assurée sur nos faiblesses physiques ou
morales. 
Si vous me le permettez, je fais un petit rappel : Esculape, le Dieu de la médecine, avait deux filles : Hygiée, et Panacée. Hygiée représente l’hygiène de vie, c’est-à-dire tous les efforts nécessaires pour rester en bonne santé. Quand cela ne suffit plus, quand la
maladie a dominé, il faut faire appel à Panacée, celle qui guérit. 
Dans les acteurs de santé c’est la même chose : il y a ceux qui sont dans l’art de soigner et ceux qui sont dans l’art de guérir. Seuls les docteurs en médecine sont classés dans l’art de guérir. 

Grand risque de déception. Le yoga a toujours été un modèle d’hygiène de vie. Il imbrique plusieurs niveaux : le travail sur le corps
par les postures et la respiration, la notion de « nettoyage » et de drainage, la concentration, la détente, la visualisation. 
Il met en œuvre les outils habituels d’Hygiée : la méditation, l’auto hypnose (yoga nidra), la diététique, le jeûne, l’équilibre.… 
Dans un monde moderne qui glorifie l’effort intense et le muscle
(« il faut bouger ») et la psychologie (« c’est dans la tête ») le yoga apporte quelque chose de différent, où le corps et le mental sont
toujours associés. 
Le problème aujourd’hui est que le yoga prétend devenir
thérapeutique, ce qui n’a jamais été sa vocation. 
Le risque de déception est grand et avec lui le risque de rejet. Sur des engagements intenables car erronés. 
C’est pourquoi je lance cet avertissement, moi qui enseigne cette discipline : méfiez-vous des fausses promesses du yoga. 
Ce n’est pas parce vous vous persuadez que vous êtes bien, que
vous avez l’impression de respirer profondément et d’être
détendu… que c’est la réalité.  
Un regard extérieur averti vous ferait reconnaitre la différence. 

Des « professeurs de yoga » jeunes, beaux et musclés.Les grands maîtres en yoga avaient une très grande expérience, un recul, un niveau de pratique et d’observation, qui leur permettait de guider réellement l’élève pendant des années, en s’assurant qu’il était
physiquement et mentalement prêt à passer à l’étape supérieure. 

En particulier pour les pratiques de « pranayama », c’est-à-dire
des respirations particulières, dont le pouvoir est très puissant.
L’une d’elle s’appelle Kapala Bati  (nettoyage du cerveau !) … elle modifie les gaz du sang et peut entrainer des crises de
spasmophilie et de panique qu’un enseignant débutant ne pourra jamais gérer. 

Aujourd’hui le yoga attire les jeunes, en particulier les jeunes
sportifs. Ce qui est très positif et change l’image du yoga
« mamie ». 

On voit de plus en plus de « professeurs de yoga » jeunes et beaux, musclés comme des Apollons et plus proches des body builders
que du citoyen moyen. 

Ces nouveaux enseignants sont-ils prêts à enseigner et à guider
tous ceux qui ont mal au dos, aux genoux, à l’estomac, à aider
efficacement et durablement les épuisés ? 

Rien n’est moins sûr. 

Les images de yoga sur Internet montrent de plus en plus
d’acrobates en tous genre, prouvant leurs capacités à faire des
performances et à « réussir » des postures spectaculaires…
souvent dangereuses. 

Cela n’a plus rien à voir avec l’esprit du yoga. C’est leur ego qui
s’exprime, une exposition narcissique très éloignée de ce que
monsieur et madame tout-le-monde pourraient faire. 

Enseigner le yoga, c’est mettre son ego en veilleuse. Le problème est que l’élève veut « faire comme le professeur », même s’il n’en a pas du tout les capacités physiologiques, même si sa morphologie interdit mécaniquement la posture si facile pour
l’enseignant-superman. 
Un bon professeur de yoga est capable de mettre son égo en
veilleuse et de chercher ce qui est accessible et bénéfique à
chacun. S’il ne le fait pas il devient dangereux, il pousse trop loin,
trop vite, il ne voit pas les erreurs et les risques. 
Cela s’apprend … Tous les moniteurs de natation, de ski, ou d’équitation ont des repères pour faire progresser les élèves, en
procédant par étapes bien définies. 
Le problème est qu’il n’y a pas de diplôme officiel de professeur
de yoga. Parce qu’il est inclassable ! Entre le sport, la santé et
l’éducation… On peut se déclarer professeur de yoga sans aucune formation. 
Aux débuts de la diffusion du yoga en France il y avait deux ou
trois fédérations et quelques grands noms : Eva Ruchpaul, André Van Lysbeth, Roger Clerc, ainsi que les Indiens  Sri Mahesh,
Yengar, etc, qui avaient leurs écoles. 
La formation durait quatre ans en général et nécessitait le
parrainage d’un professeur. 
Aujourd’hui on peut se former en 200 heures en Inde, 50 heures
dans certains cursus et parfois seulement par e-learning ! 

De nombreux dangers mal identifiés.
On pense qu’il suffit d’être souple – du coup on l’est souvent trop
(hyperlaxe) pour les filles – d’avoir quelques muscles bien dessinés pour les garçons…pour penser être « fait » pour enseigner le yoga, une activité d’ailleurs lucrative en ces temps de chômage de
masse ! 
Personne n’avertit ces futurs « professeurs » que le yoga, par
exemple, est dangereux pour les hyperlaxes. Ils se réveilleront un jour avec des genoux, des hanches, des épaules, des cervicales
bien abimés… et auront entraîné avec eux leurs « élèves ». 
Un des autres problèmes du yoga est la relation
élève – professeur. Il y a très souvent, surtout vis-à-vis du premier professeur rencontré, un très fort « transfert », beaucoup plus
que pour les moniteurs ou professeurs de sport. Gérer un
transfert demande une grande maturité, surtout si on a affaire à des gens vulnérables, psychiquement fragiles, très demandeurs. 
C’est pour cela que le risque de dérive sectaire existe. Il ne s’agit
pas seulement des manœuvres de quelques gourous crapuleux – il y en a – il s’agit d’un risque de dépendance créée par l’adepte
lui-même. 
Je suis donc inquiète de cet engouement effréné et mal contrôlé
pour le yoga. 
Le yoga peut -être tellement bénéfique qu’il serait dommage de le voir se dénaturer et s’auto détruire. 
Le yoga ne doit jamais faire mal. En conclusion je dirais que le
yoga reste une discipline merveilleuse, qui a l’avantage de rendre actif l’élève, contrairement aux traitements médicamenteux,
chirurgicaux, ostéopathiques qui laissent le patient passif. C’est
donc une discipline de choix dans le domaine de la prévention, et complémentaire en cas de pathologie avérée. 
Mais il ne faut pas lui demander des miracles et il faut lui accorder un long investissement. 
Je vous donne un repère et un seul : le yoga ne devrait pas « faire mal ». Ni au niveau articulaire (épaules, genoux, hanches, nuque,
bassin… ), ni déclencher des douleurs de type sciatique. Il peut être exigeant pour les gens raides, mais ce sont des douleurs
musculaires qui s’arrêtent immédiatement dès qu’on cesse l’étirement du muscle récalcitrant. En réalité ce sont les plus raides qui ont le plus besoin du yoga … mais ils se découragent souvent car
gagner en souplesse est très long, millimètre par millimètre, à
recommencer sans cesse car toute pause fait régresser.
C’est ingrat et peu gratifiant, surtout au début. 
Le yoga est exigeant, mais c’est la condition pour que son
potentiel soit bien utilisé. 

A très bientôt ! 

Dr Bernadette de Gasquet